10 Janvier 2018
Marie-Cécile Crance
M2 - Ecole du documentaire – Lussas
PROJET FILM SUR LA PAROLE
note d’intention
Le 25 novembre 2017 je me suis rendue à Payzac pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une soirée y était organisée par l’Eau Vive, centre d’hébergement et de réinsertion pour femmes. J’y ai découvert « le théâtre de la complicité », spectacle présenté par un groupe d’une dizaine de femmes qui venaient de participer à un atelier chorégraphique et vocal de trois semaines. J’ai ressenti qu’une aventure humaine très forte venait d’être traversée et j’ai alors eu envie de proposer la réalisation d’un film sur les traces laissées en chacune par cette expérience artistique collective. Ces traces pouvaient être des mots, des gestes, des mouvements, des sensations, des couleurs, des sons, des chants, des textes, des vêtements, des émotions… Finalement toute forme d’expression dont elles souhaiteraient s’emparer pour partager un fragment de leur expérience et construire ensemble une mémoire de l’aventure.
Le tournage et les rushs
Le tournage a eu lieu sur trois journées qui se sont étalées sur deux semaines.
-Une première journée où j’ai pu réaliser deux entretiens, l’un avec Meriem et Amina (deux femmes du centre d’hébergement), et l’autre avec Mélanie (habitante de Payzac qui a participé au projet). Lors de ces premiers entretiens j’ai surtout évoqué leur ressenti par rapport au projet de spectacle et à la restitution public.
-La deuxième journée de tournage a permis de réunir 6 femmes du projet. L’enjeu était de réussir à les réunir à nouveau et de retraverser ensemble la mémoire de cette aventure. Bien qu’organisé au sein du centre l’Eau Vive, ce projet avait la particularité de mélanger des femmes de différents horizons. Meriem, Amina et Cynthia sont des femmes du centre d’hébergement. Magalie et Pati ne vivent pas à l’Eau Vive mais travaillent à l’Atelière, un atelier de réinsertion pour femmes en difficultés. Enfin Mélanie est une habitante de Payzac. Dans un premier temps nous avons pu évoquer collectivement cette aventure en convoquant les traces laissées en chacune d’elles. Dans un second temps nous avons retraversé ensemble le spectacle qu’elles ont souhaité rejouer dans un espace naturel à proximité du centre.
- La dernière journée de tournage s’est centrée sur Meriem avec qui j’ai pu créer une relation plus proche. Lors d’un long échange nous avons tissé ensemble des liens entre son histoire personnelle, sa situation actuelle dans le centre et ce que lui a apporté la participation à ce projet. Ce jour là, Gaëlle, chef de service de l’Eau Vive a également souhaité donner son ressenti par rapport à ce projet. Une parole plus institutionnelle que je ne souhaite pas forcément utiliser dans le film. Enfin, sur des images de Payzac la nuit, j’ai essayé de réinvestir un texte que j’ai écrit lors de l’atelier slam auquel j’ai pu participé ce jour-la avec Meriem et Amina. Ce texte évoque ma première rencontre avec le « théâtre de la complicité ».
-Le film pourra également intégrer des images ou des photos issues de la restitution du 25 nov que j’ai pu récupérer.
Destination du film
Suite au tournage l’association Format, ainsi que l’équipe du centre L’Eau Vive, souhaitent que ce film puisse d’une part être diffusé lors de la soirée de clôture du 17 janvier, et d’autre part aboutir à la confection d’un DVD qui serait remis aux femmes ayant participé à l’aventure ainsi qu’aux personnes impliquées dans le projet.