Rédigé par école documentaire de Lussas et publié depuis
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Ecoutez des extraits : Le cinéma du réel
La rigueur du film pellicule
Le zoom
Yann Le Masson a présenté pendant 3 jours aux étudiants ses films ( Kashima Paradise, Sucre amer, regarde, elle a les yeux grands ouverts) et sa démarche de cinéaste militant. Pédagogue. il intervient à l'École Internationale de Cinéma, Vidéo et Télévision (l'EICTV) de San Antonio de los Banos, à Cuba, depuis 1996 où il a assuré la direction de la chaire de "photographie".
Préambule à imprimer et faire lire par les participants, avant toute projection et avant ma présence aux cours des jeudi 21 et vendredi 22 Janvier 2009 pour préparer des questions. Ce texte est un court extrait du cours d'optique que je donne chaque année à l'École Internationale de Cinéma et Télé à Cuba.
L’ART ET LA MANIÈRE DU DOCUMENTAIRE EN “CINÉMA DIRECT” Pourquoi donc commencer ces réfléxions sur “l’art et la manière” de filmer en “cinéma direct” (sur le vif), par une citation du japonais Miyamoto Musashi, célèbre Samouraï du 17 ème siècle, alors que ce guerrier japonais n'était ni photographe, ni cinéaste, métiers qui n’existaient pas encore, et ne savait vraisemblablement pas ce que filmer sur le vif signifie, ni qu’il existera un jour une “arme” nommée caméra, différente de son arme habituelle nommée katana, le sabre ? Il savait tout, par contre, sur ce qui différencie la vision périphérique de la rétine, (très sensible aux mouvements, à ce qui bouge et à ce qui peut menacer) : Voir.... de la vision précise (et colorée) de la Macula et de son étonnante Fovéa : Regarder.
C'est que la virtuosité de la tenue à la main du sabre japonais "katana" ou "Tachi" ( Kashima no Tachi 鹿島の太刀 ) et la connaissance de l'art martial du combat, sont approximativement semblables à la maîtrise aujourd’hui de la tenue à la main de la caméra lors d'un tournage en "cinéma direct", face à l'évènement imprévisible qu'il faut savoir filmer, “Arri BL” ou "Aäton" à l'épaule ou au poing, calme ou fulgurante, prosaïque ou épique, en osmose avec ce qui surgit de la Vie au sein de laquelle sont plongés, corps et esprit, " l'Homme ou la Femme à la caméra" selon Dziga Vertov (1896-1954), documentariste, cinéma direct soviétique.
Il y a aussi le fait que le JAPON, son peuple, sa culture et ses luttes, mais aussi ses traditions du combat : aïkido, judo, karate, taïchi (inspirées d’une connaissance profonde de la maniére dont les animaux sauvages attaquent ou se défendent) ont été pendant trois années (1970 / 1971/ 1972) le cadre du tournage et de la réalisation, par l'auteur, Yann Le Masson, d'un film documentaire de long métrage, en cinéma direct : "KASHIMA PARADISE". La caméra greffée au corps, la force et la beauté des images (dixit les critiques de cinéma) ont été fonction autant d'une attitude et d'une gestuelle "animale" (celle par exemple du tigre à la chasse, dont l'art du déplacement tient de la magie : car si vous Regardez un tigre dans la jungle, lui vous a déjà Vu mille fois) .... que de la tactique à adopter entre regarder et voir. Citation : Miyamoto Musashi 武蔵 宮本 (1584-1645) "Entre voir et regarder, Voir est plus important que Regarder. L’essentiel dans la tactique est de voir ce qui est éloigné comme si c’était proche et de voir ce qui est proche comme si c’était éloigné. L’important dans la tactique est de connaître le Sabre de l’adversaire, mais ne pas regarder du tout ce Sabre adverse. Méditez bien là-dessus , compagnons ... Cette position des yeux convient aussi bien dans la tactique du simple duel, que dans une bataille."