17 Septembre 2011
Au pays des Dogons (1931) et Sous les masques noirs (1939) de Marcel Griaule, Sur les Traces du renard pâle (recherches en pays Dogon 1931-1983) (1984) de Luc de Heusch, Au pays des mages noirs (1947), Initiation à la danse des possédés (1949), Cimetières dans la falaise (1951), Les Maîtres fous (1955), Sigui synthèse (1967-1973), Moi, un noir (1958) ; La Pyramide humaine (1960) ; Jaguar (1967), Petit à Petit (1971), Cocorico Mr Poulet (1974) de Jean Rouch. Nanouk l’esquimau de Robert Flaherty (1922). Un po’di Febbre (1991), Sottovoce (1993), Tableau avec chutes (1997),Scènes de chasse aux sangliers (2007) de Claudio Pazienza, Les Chevaux de feu (1964), Sayat Nova (1968), de Sergueï Paradjanov et Lettre d’un cinéaste à sa fille (2000), Le Martyr Saint Sébastien (1989), Les Films rêvés (2009) d’Eric Pauwels.
L’objectif de ce cours est de vous montrer comment s’est fondée l’anthropologie visuelle à ses débuts (très marqués par le colonialisme) et comment elle est désormais présente dans des films documentaires contemporains sous une forme beaucoup plus libre. Le travail de description des premiers films qui sont un peu l’équivalent du carnet de notes de l’anthropologue a fait place à des films partagés, films de rencontre, films extrêmement liés à la compréhension de l’autre.
Nous débuterons ce cours en Afrique car il semble pertinent d’étudier la transmission qui a eu lieu de Marcel Griaule à Jean Rouch, Germaine Dieterlen et Luc de Heusch.
Nous verrons dans le second cours toute la richesse d’approche cinématographique de ce geste partagé que devient le cinéma de Jean Rouch. Son lien avec la fiction, la manière dont il parvient pourtant encore si bien à rendre compte de l’Afrique à travers les amitiés, les confidences, les fictions extravagantes écrites par Dalarota.
Cette imbrication subtile de la fiction et du documentaire, du réel et de l’imaginaire, la précision des gestes alliée à la fantaisie d’histoires inventées est ce qui lie les films partagés que nous évoquerons dans le troisième moment avec Sottovoce de Claudio Pazienza, Sayat Nova de Sergueï Paradjanov et Lettre d’un cinéaste à sa fille, Les Films rêvés d’Eric Pauwels. Qu’est-ce qui se joue ici ? En quoi ces films font-ils aussi place à l’anthropologie ? Comment, passant par une mise en scène du réel les réalisateurs parviennent-ils encore bien plus précisément à dire ce réel ? Eric Pauwels est l’élève de Jean Rouch, lui-même élève de Marcel Griaule. La leçon du maître à son élève qui devenu maître et l’a transmise à son tour a parcouru un long chemin. Des premiers pas de l’anthropologie visuelle à des films partagés, de l’Afrique au monde.
Fabienne Bobino