4 Février 2015
Tariq Teguia vient pour la première fois en hiver à Lussas. Il pleut. Lundi matin pas de boulangerie, il est trop tard, les cafés du village sont fermés. Il faut prendre la voiture jusqu'au prochain village, commerces fermés. La faim passe. Première fois qu'il intervient à l'école documentaire. Il sera là pour 5 jours, une master class avec les étudiants en réalisation.
Il parlera de ses films, ils parleront de leur film.
Intensité, nécessité, vitalité. il nous parle de son expérience. Résister pour ne rien lâcher, pour que le film se fasse jusqu'au bout, sans concession aucune, le film.
"Les films, vous avez compris,
il ne faut pas les rêver,
il faut les faire!"
"Il faut être sismique. Capter tout ce qui se passe autour, sur le tournage, avant , après... Il faut essayer de se brancher avec le monde. Il n'y a pas de formule."
"Ne pas accepter la simplification "fait court".
Résister au "log line", au résumé du résumé."
"N'ayez jamais l'impression de faire le film de quelqu'un d'autre, d'où la nécessité d'un savoir technique minimal, de savoir de quoi est faite une image.
Il faut que ce soit VOS images, VOS sons, VOTRE rythme."
Aucun plan n'est donné, tout est bataille.
"A propos d'Inland, comment rendre compte de cet après-guerre en Algérie?
Je me suis déplacé, je suis allé voir.
Rouler, regarder, discuter avec les gens.
Qu'est-ce qui se joue là, à ce moment là, dans ces espaces?
Par arpentages se construisent les repérages, les prises de note, les cartographies."
"La liberté ça coûte cher. On la paie un jour ou l'autre...la santé, les amis...."
"Résister à ce conditionnement dans une époque qui ne reconnaît que le marché, qui ne reconnaît que les choses et leur prix.
Il faudra être très subtil, très fort!
Il faut inventer son système."